Les conseils d'Émilie Ondet, naturopathe.

Pourquoi certains enfants tombent-ils plus souvent malades ?

Enfant malade pendant la période d'hiver

Je suis Emilie, rédactrice web spécialisée en santé. Création de contenus – vulgarisation scientifique – optimisation SEO

La rentrée des classes, l’arrivée de l’automne, la fraîcheur matinale … annoncent l’arrivée des microbes!

Rhino-pharyngites, otites, angines, laryngites et sinusites des enfants sont à l’origine de 18,6 millions de consultations chez les médecins en France. Leur coût direct est estimé à plus de 1 milliard d’euros (1). Au-delà de l’impact économique, l’impact sur la santé des enfants (et des adultes!) est grand : le recours aux traitements médicamenteux étant quasi systématique, il fragilise peu à peu le terrain et leurs capacités de réponse immunitaire. 

En plus de tout cela, ils sont sources d’anxiété, de stress, de peur, d’inquiétude, pour les parents, comme le confirme une étude américaine de 2018 (2). Et je vous le confirme pour l’avoir vécu personnellement avec mes enfants 🙂.

Alors comment faire pour ne pas passer son hiver chez le médecin ? Comment donner toutes les chances à notre système immunitaire de lutter contre ces infections… la naturopathie peut être d’une aide précieuse, en prévention surtout, et à l’arrivée des premiers symptômes.

Le système immunitaire : un bouclier fragile

Il faut plus de 5 ans au système immunitaire de l’enfant pour être complètement opérationnel. Le système immunitaire est un mécanisme complexe, qui a pour rôle de protéger l’organisme contre des agents pathogènes (champignons, virus, bactéries, parasites, microbes…).

Pour se protéger contre leur intrusion dans l’organisme, il existe des lignes de défense.

1 :  La peau et les muqueuses (des voies respiratoires et des intestins) 

Elles forment la première ligne de défense, pour empêcher les substances étrangères de pénétrer l’organisme. 

2 : L’immunité innée

Quand la première barrière est fragilisée, elle laisse alors les agents pathogènes s’introduire dans l’organisme. C’est alors que le système immunitaire entre en jeu. L’immunité innée (opérationnelle dès la naissance), s’attaque immédiatement aux espèces pathogènes, par l’action des globules blancs appelés macrophages. Il arrive que cette immunité ne soit pas toujours suffisante. D’où l’intérêt de l’immunité acquise. 

3 : L’immunité acquise 

Elle s’acquiert comme son nom l’indique tout au long de la vie. À la naissance, le bébé possède déjà un petit bagage d’anticorps transmis par le biais du placenta. Ces anticorps protègent le bébé des agents pathogènes avec lesquels la maman est entrée en contact avant et pendant la grossesse. Mais cette protection est temporaire. Elle peut être prolongée si la maman allaite, et bénéficier des anticorps produits par sa mère via le lait maternel. C’est pourquoi un bébé allaité est généralement davantage protégé qu’un bébé non allaité. 

Quoiqu’il en soit, entre 4 et 6 mois, ces premiers anticorps ne suffisent plus et d’autres anticorps sont nécessaires. En collectivité, l’enfant va entrer en contact pour la première fois avec un grand nombre d’agents infectieux et développer son immunité acquise, en fabricant ses propres anticorps qui le protégeront de manière spécifique contre les agresseurs. 

Lors du premier contact entre l’enfant et l’agent infectieux, une infection aiguë peut survenir, comme une grippe, un rhume, etc. Celle-ci disparaîtra au bout de quelques jours. 

Ensuite, après chaque maladie, le système immunitaire de l’enfant se souviendra du nouvel anticorps, et sa résistance sera renforcée. Il faut du temps au système immunitaire pour apprendre à fabriquer les anticorps et donc développer une immunité contre les maladies. La maladie n’est donc pas le signe d’une faible résistance. Au contraire, cela indique que le système immunitaire apprend pleinement à se protéger contre l’agent pathogène pour la prochaine fois ! 

Les causes d’une immunité fragile 

Il existe plusieurs facteurs de risque aux infections (ORL) récurrentes chez l’enfant, comme la prédisposition génétique, l’âge, la vie en collectivité, le tabagisme passif, l’absence d’allaitement et le reflux gastro-œsophagien. Ceux-ci sont généralement abordés par le pédiatre ou le médecin généraliste. 

Au-delà de ces facteurs de risque, le naturopathe va chercher à comprendre le fonctionnement de l’enfant, en étudiant en particulier son environnement, son alimentation et l’état des ses émonctoires (foie, intestins, voies respiratoires). Si certains enfants tombent plus malades que d’autres, c’est qu’il faut renforcer leur immunité en agissant sur la santé de leurs émonctoires avec la carte maîtresse de l’alimentation !

👉 Un émonctoire est un organe servant à l’élimination des déchets (intestins, foie, reins, peau, poumons). Donc l’insuffisance d’un ou de plusieurs émonctoires entraîne une accumulation de toxines/toxiques dans notre organisme, pouvant créer une inflammation. 

Il s’avère que ces émonctoires sont étroitement liés à notre immunité, donc quand un émonctoire peine, c’est l’immunité qui s’en trouve impactée. 

Pour un hiver serein, chouchoutez vos intestins !

👉 Les intestins = premier organe immunitaire de l’homme. 

Notre immunité repose sur leur bonne santé et en particulier celle de

  • notre muqueuse intestinale : toute inflammation ou porosité perturbera notre immunité ;
  • notre système lymphatique au niveau intestinal qui nous protège face aux agressions alimentaire, virale ou bactérienne ;
  • notre microbiote intestinal : il a un rôle barrière. Il est façonné dès les 1ers jours de vie, par le mode de naissance (voie basse ou césarienne), l’alimentation (sein ou biberon), et l’environnement du bébé. Il évolue ensuite avec l’enfant, s’enrichit et se complexifie pour atteindre sa maturité à l’âge de 2-3 ans. Mais son équilibre est fragilisé tout au long de la vie : l’excès d’hygiène, la prise d’antibiotiques, les gastro-entérites, l’alimentation raffinée, …

👉 Chouchouter les intestins et le microbiote des enfants en 3 étapes : assainir, entretenir et réensemencer

1. Assainir

Pour assainir la flore intestinale de l’enfant, il faut tout d’abord éviter toute constipation. Un transit régulier est indispensable pour maintenir un microbiote intestinal équilibré et éviter aux toxines et mucosités de stagner. Une selle moulée par jour pour un enfant diversifié est l’idéal. Une bonne hydratation (selon leur âge, les enfants ont besoin de boire entre 1 L et 1,5 L d’eau par jour) et une alimentation équilibrée et riche en fibres devrait suffire au quotidien. L’activité physique favorise également un bon transit. Il existe un bon nombre de méthodes simples et sans danger pour lutter contre la constipation, que ce soit avec l’alimentation, ou avec des techniques manuelles telles que la réflexologie plantaire. Évitez tant que cela est possible les laxatifs

2. Entretenir

Pour favoriser un microbiote optimal, l’unique arme est l’alimentation

3. Réensemencer

Si nécessaire, il faut réensemencer la flore intestinale. L’idéal, avant d’avoir recours aux probiotiques en gélules ou sachets, est de consommer des aliments lactofermentés, naturellement riches en probiotiques, comme les yaourts ou les légumes et jus lactofermentés (exemple choucroute, kéfir, etc.). Mais faire des cures de probiotiques régulières est une bonne option chez les enfants pour qui les produits lactofermentés restent très particuliers en goût. L’OMS définit les probiotiques comme “des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». 

Comment supplémenter en probiotiques ? 

  • La qualité bien sûr. Eviter les probiotiques à bas coût
  • La quantité / jour : pour un enfant on recommande 10 milliards d’UFC / jour 
  • Le moment de prise : généralement à jeun, au moins 10min avant le petit déjeuner
  • Les souches : dans le cas précis des troubles ORL, les souches Lactobacillus acidophilus et Lactobacillus rhamnosus GG ont été les plus étudiées chez les enfants. 
  • Durée de supplémentation : suite à un traitement antibiotique, il faut supplémenter 15jours minimum. En prévention, une supplémentation quotidienne sur un mois, 2x par an. Plus l’enfant grandit, plus on peut réduire la durée de supplémentation. 

Penser également aux prébiotiques, l’aliment des probiotiques. Ils nourrissent d’une part les « bonnes » bactéries, et donc favorisent leur développement au détriment des « mauvaises », leur permettant ainsi d’exercer plus efficacement leurs fonctions bénéfiques sur la santé de l’hôte. D’autre part, leur digestion par les bactéries libère des molécules favorables à la santé. L’effet prébiotique d’un aliment est apporté par sa teneur en fibres. (3)

Soutenir son foie pour ne pas se faire de bile !

👉 Le foie est un organe central dans la prise en charge naturopathique

C’est un organe vital aux multiples fonctions, dont l’une est d’agir sur l’immunité. 

  • Le foie produit la bile, qui permet d’émulsionner les graisses, ce qui facilite leur absorption ainsi que celle des vitamines liposolubles qu’elles contiennent (A, D, K, E), très importantes dans l’immunité. 
  • Le foie détoxifie l’organisme (médicaments, pesticides, etc …), avec l’aide entre autres, de nombreux minéraux, dont le soufre qui intervient en particulier en phase 2 de la détox hépatique (méthylation).
  • Le foie a enfin un rôle de défense avec les cellules de Kupffer (macrophages propres au foie), cellules de l’immunité naturelle qui lui permettent d’assurer son rôle de première ligne de défense vis-à-vis des molécules du tube digestif.

👉 L’alimentation : arme fatale pour soutenir le foie

Avec 2 ennemis en ligne de mire : le sucre et les acides gras saturés. 

Il faut savoir que les maladies du foie concernant les enfants ont beaucoup augmenté ces dernières années, avec pour principaux responsables les sodas, les produits transformés, les fast-food, etc. 

Dégager les voies respiratoires!

👉 Les voies respiratoires sécrètent du mucus

Il s’agit d’une substance visqueuse permettant d’humidifier l’air inhalé et de protéger les muqueuses des agressions extérieures en piégeant et empêchant les microbes de progresser vers les voies respiratoires et les poumons. 

Face à une agression, soit externe comme un coup de froid, soit interne comme la consommation d’aliments muco producteurs, la muqueuse réagira. On aura d’abord une accumulation des sécrétions, appelée mucose, avec une toux grasse. Si une infection vient s’y greffer, les sécrétions jaunissent et la muqueuse ORL réagira alors, provoquant une inflammation. 

👉 Se laver les mains est primordial 

C’est la mesure la plus évidente, mais souvent la plus négligée : les germes responsables des infections ORL sont principalement manuportés ou propagés par la salive, le mucus … il est donc évident de surveiller l’hygiène des mains des enfants. 

Une étude assez récente publiée dans PEDIATRICS (4) montre que l’hygiène des mains permet de réduire l’incidence des maladies respiratoires de 30% environ. Attention à l’hygiène excessive cependant : il ne faut pas exterminer tous les germes, en effet, nous avons dit précédemment que le caractère unique du microbiote intestinal se dessinait dans la petite enfance …

👉 Le lavage du nez : un incontournable

Le nez est la porte d’entrée des microbes dans la sphère ORL. Se laver le nez est indispensable, tous les jours chez les enfants, même s’ils ne présentent pas de symptômes infectieux. L’étude randomisée de Slapak I. et al (5) a montré l’efficacité du lavage de nez. Un enfant est capable de se moucher seul vers 3 ans. Il faut l’encourager à le faire au plus tôt. 

Il existe des solutions nasales à base de soufre, très efficaces en prévention comme à l’apparition des premiers symptômes. 

👉 Assainir l’air intérieur

Aérer son intérieur tous les jours, quelques minutes, est essentiel. Surtout en hiver. Pour des enfants avec beaucoup de mucosités, on peut opter pour un diffuseur humide d’huiles essentielles afin assainir, parfumer, et humidifier. Attention cependant à l’utilisation des huiles essentielles chez les enfants, il faut absolument vous renseigner auprès d’un professionnel formé.

Retenir que tant que les sécrétions demeurent claires, l’enfant élimine les toxines et les virus. Cependant, si les sécrétions sont colorées, c’est signe d’infection et un traitement médicamenteux sera nécessaire. 

Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas tous égaux face aux agressions extérieures. Notre immunité repose sur notre vie in-utéro, nos conditions de naissance, les bactéries que nous avons croisées dans notre enfance, notre alimentation passée et actuelle, la santé de notre foie, de notre microbiote intestinal, de l’air qui nous entoure … Bref, notre immunité est mise à rude épreuve. La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible de soutenir son immunité via l’alimentation en premier lieu voire la supplémentation. Tout est une question de dose, d’écoute, d’analyse et d’adaptabilité. 

Je suis Emilie, rédactrice web spécialisée en santé. Création de contenus – vulgarisation scientifique – optimisation SEO


  1. Toubiana, Laurent. Observatoire Hivern@le – KhiObs : surveillance épidémiologique. BEH Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire. Janvier 6, 2009, p. N°1.
  2. Understanding Parents’ Experiences and Information Needs on Pediatric Acute Otitis Media: A Qualitative Study. Salima Meherali, Alyson Campbell, Lisa Hartling, Shannon Scott,. 2018, Sage Journals, pp. Volume 6, 53-61.
  3. Ferran, Hélène. Rhumes, otites, rhino-pharyngites… chez l’enfant – Mieux comprendre les troubles ORL pour mieux les prévenir. s.l. : Grancher, Octobre 2018.
  4. Effectiveness of a Hand Hygiene Program at Child Care Centers: A Cluster Randomized Trial. al, Ernestina Azor-Martinez and. 2018, Pediatrics.
  5. Efficacy of isotonic nasal wash (seawater) in the treatment and prevention of rhinitis in children. al, Slapak I. et. 2008, Arch Otolaryngol Head Neck Surg.

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