Je suis Emilie, rédactrice web spécialisée en santé. Création de contenus – vulgarisation scientifique – optimisation SEO
Vous l’avez sûrement tous déjà lu, cette fameuse citation d’Hippocrate, médecin grec et philosophe, (400 avant J.-C), considéré traditionnellement comme le « père de la médecine ».
“Que ton aliment soit ta seule médecine”!
Aujourd’hui, nos rythmes de vie modernes nous ont fait oublier l’importance du bien manger et le rôle de l’alimentation sur notre santé. Nous mettons un carburant inadapté, de qualité souvent médiocre, parfois pollué dans notre corps. Et nous cherchons à avancer à toute allure avec … Cherchez l’erreur. Quand notre santé vacille, nous avons pour premier réflexe de soigner, par un médicament, une plante, un micro nutriment, … sans prendre le temps de réfléchir à ce qui pourrait nous manquer (carence nutritionnelle, défaut d’assimilation) ou ce que nous aurions en trop (surcharge de toxiques, toxines …) et qui viendraient empêcher le bon fonctionnement de notre corps.
Chez l’enfant, c’est encore plus vrai. Comme nous l’avons vu dans cet article, sa flore intestinale, son immunité, sont en pleine construction et son directement conditionnées par son alimentation et son mode de vie.
Donc vous l’aurez compris, l’alimentation est la clé d’une prévention réussie!
Développer de bonnes habitudes alimentaires
Il est important qu’un enfant développe de bonnes habitudes alimentaires dès son plus jeune âge, pour les conserver dans sa vie d’adulte. Offrir une alimentation variée, brute, saine, bio, colorée, … à un tout-petit est donc la meilleure manière de l’aider à développer ses goûts et maintenir son état de santé.
Quand l’enfant grandit, il est aussi important de lui expliquer le rôle de chaque aliment, avec ses effets/ bienfaits/méfaits pour son corps et sa santé.
Pourquoi le sucre est-il à limiter par exemple? Quand on dit à notre enfant “que les bonbons ne sont pas bons pour sa santé”, sans lui expliquer pourquoi, il est peu probable qu’il arrête d’en manger. Si par contre, on lui explique “qu’il existe une faible quantité de bactéries pathogènes dans nos intestins, qui raffolent des sucreries; et que si, par notre alimentation, nous leur en faisons consommer beaucoup, elles peuvent alors proliférer dans notre corps; et provoquer des maux de ventre, une diarrhée …”; il est fort probable que cela le freine un peu plus 😉
Mais qu’entend-on par “bonnes habitudes alimentaires” ?
Manger de tout, sans excès, est un bon début. Une alimentation variée est constituée d’aliments différents provenant des fruits et légumes, des produits céréaliers et d’aliments riches en protéines. Aucun aliment ne suffit ni ne garantit la santé à lui seul. Les aliments se complètent. Les couleurs, les formes, les textures et les saveurs (penser aux épices) dans les assiettes sont un bon indice d’une bonne variété d’aliments. Et c’est tellement plus appétissant !
Il existe cependant des aliments à limiter :
Les aliments muco-producteurs
Ce sont des aliments qui favorisent la production de mucus (pour tout savoir sur le mucus, et pourquoi il est important d’en limiter sa production, je vous invite à relire cet article)
En voici une liste non exhaustive : les produits laitiers, les sucres raffinés, les huiles raffinées, la friture, les céréales raffinées dites blanches (particulièrement blé et avoine), le chocolat, les graisses animales.
Cette liste peut sembler impossible à éliminer du régime alimentaire de nos enfants, mais il s’agit de les remplacer progressivement ou ponctuellement par un équivalent en termes d’intérêt nutritionnel. Par exemple : le lait de vache par le lait de chèvre ou de brebis, le pain à la farine de blé raffiné par le pain à la farine intégrale, ou d’épeautre etc. Bien que l’idéal soit d’éradiquer tous ces aliments de l’alimentation de nos enfants, il faut à minima en limiter la quantité et supprimer l’apport dès l’arrivée de l’infection.
Rappelons que cette sensibilité (tolérance immunitaire au niveau de la muqueuse intestinale) est très variable d’un individu à un autre. Le naturopathe pourra vous guider vers l’alimentation la plus adaptée à votre enfant, la plus variée, la plus riche en nutriments, sans remettre en cause la notion de plaisir ! Croyez-moi, les pancakes faits maison à la banane et farine de châtaigne laissent rarement indifférents petits et grands, et peuvent rapidement faire oublier le pain confiture ou les céréales sucrées trempées dans du lait !
Les aliments pro-inflammatoires
Ce sont des aliments qui favorisent l’inflammation (de la muqueuse intestinale). Les aliments acidifiants en font partie. En effet, perturbant l’équilibre acido-basique du corps, ils déstabilisent son homéostasie (l’équilibre) et acidifient les tissus de l’organisme. En entretenant l’acidose tissulaire chronique, ils entretiennent l’inflammation des tissus. (1)
Les principaux aliments acidifiants sont : la viande, la charcuterie, le poisson, les fromages forts et les produits laitiers riches en petit lait, les huiles raffinées, l’asperge, l’artichaut, les céréales, et la farine blanche, le sucre raffiné et blanc et les boissons industrielles sucrées.
Il est intéressant de se référer à l’indice PRAL (Potential Renal Acid Load) qui permet de classer les aliments en fonction de leur teneur en protéines et en nutriments alcalinisants (potassium, calcium, magnésium). Si le résultat est positif, l’aliment est acidifiant ; à l’inverse, si le résultat est négatif, l’aliment est alcalinisant.
Les aliments acidifiants, aliments de base de notre nutrition, sont difficiles à supprimer complètement. L’idée de les associer à d’autres aliments « alcalinisants » afin de réduire leur impact.
Quelle alimentation pour prévenir les rhumes ?
Si l’enfant est en bonne santé et qu’il a une alimentation variée, la supplémentation en vitamines et minéraux n’est pas nécessaire. En effet, un supplément ne remplacera jamais un aliment, surtout chez l’enfant.
Pour s’assurer que l’alimentation de notre enfant est suffisamment variée, on peut aller un peu plus loin dans l’analyse, en étudiant la composition de chaque aliment, comme pour un médicament. Pour que notre alimentation reste notre seule médecine, comme le préconisait Hippocrate, il faut alors consommer des aliments nutritionnellement intéressants pour la santé, c’est-à-dire riches en vitamines, minéraux ou acides gras essentiels à l’immunité!
En voici les principaux :
👉 la Vitamine C
On la retrouve dans les fruits (kiwis, oranges, fraises, cassis) et dans les légumes (poivrons, tomates, choux et légumes verts). Les références nutritionnelles en Vitamine C sont de 50mg/j chez un nourrisson, 60mg/j chez un enfant de 1 à 3 ans et 75mg/j chez un enfant de 4 à 6 ans. (40). Pour avoir un ordre de grandeur : 100g de kiwi contiennent 93mg de Vitamine C et 100g de brocolis cuits en contiennent entre 37 et 60mg.
Inutile donc de faire boire à nos enfants un grand verre de jus d’orange tous les matins (qui entraîne un pic de glycémie) pour faire le stock de Vitamine C !
En cas de cuisson, privilégiez des cuissons douces (pour les purées ou les compotes) afin de conserver la teneur en Vitamine C, sensible à la chaleur. (2)
👉 la Vitamine A
Elle est essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire et contribue également au bon développement des os et des tissus (peau, cornée, intestin, bronche…). La vitamine A est présente dans des aliments d’origine animale (beurre, œuf, viande…). On trouve également du bêta-carotène (précurseur de vitamine A, ou « provitamine A ») en abondance dans certains produits végétaux (carotte, potimarron, melon, abricot, mangue, mâche, cerfeuil, persil, épinards ou encore chou vert).
👉 les Vitamines du Groupe B
Elles travaillent en synergie. La Vitamine B6 joue un rôle dans l’immunité en potentialisant la réponse immunitaire (stimulant la production des lymphocytes) chez les personnes immunodéprimées (3). Les Vitamines B9 et B12 jouent un rôle dans la réaction immunitaire et la réponse inflammatoire (formation des globules rouges). En termes d’alimentation, la levure de bière les contient toutes (facile de saupoudrer les plats des enfants).
👉 le Magnésium
Il permet la synthèse des immunoglobulines, agit sur le développement des lymphocytes et est essentiel pour fixer la Vitamine D. Une alimentation équilibrée apporte naturellement du Magnésium et certains aliments en sont très riches : fruits oléagineux comme les noix, noisettes, amandes…mais aussi le chocolat. Vos enfants ne se feront pas prier pour un goûter riche en magnésium 😉
👉 le Soufre
Il intervient dans la détoxification hépatique et dans la fluidification des mucosités. Dans l’alimentation, on le trouve principalement dans les choux, les oignons, l’ail … il faut donc abuser de ces légumes l’hiver !
👉 les Oméga 3
On les retrouve dans l’huile de lin, de colza, de chanvre, de cameline, de noix, ou le chia. Ils ont un effet modulateur de l’inflammation et de la réponse immunitaire, entre autres.
Un outil pratique est mis à notre disposition par l’ANSES pour connaître la composition nutritionnelle des aliments. Je vous invite à aller y jeter un oeil Ciqual (anses.fr)
L’alimentation prend donc une place centrale dans la prévention des infections hivernales de l’enfant. Mais au-delà de la prévention de la maladie et de sa chronicité, l’approche naturopathique permet de donner à l’enfant des habitudes alimentaires et de vie. Elles se mettront en place progressivement et s’ancreront dans leur quotidien, pour en faire des adultes plus à l’écoute de leur corps et plus sensibles à l’impact de leur alimentation (principalement) sur leur état de santé. J’ai beaucoup d’espoir en cette nouvelle génération, et en tant que naturopathe, j’ai à cœur de les accompagner.
Je suis Emilie, rédactrice web spécialisée en santé. Création de contenus – vulgarisation scientifique – optimisation SEO
- Acid-alkaline balance: role in chronic disease and detoxification. Deanna M Minich, Jeffrey S Bland. 2007, Altern Ther Health Med.
- Ferran, Hélène. Rhumes, otites, rhino-pharyngites… chez l’enfant – Mieux comprendre les troubles ORL pour mieux les prévenir. s.l. : Grancher, Octobre 2018.
- Vitamin B6 supplementation increases immune responses in critically ill patients. Cheng, C-H. 2006, European Journal of Clinical Nutrition, Vols. volume 60, pages1207–1213.